Ovariectomie ou castration des grandes femelles domestiques.
Si la castration des mâles est connue et pratiquée depuis la nuit des temps, celle des femelles est plus rarement mentionnée dans les traités anciens, à l’exception notable de celle de la truie.
Le procédé s’est répandu au XIXe siècle chez la vache, dans le but d’augmenter la production laitière en prolongeant la lactation, tout en améliorant la qualité de la viande.
Les ovaires étaient d’abord retirés par laparotomie mais, en 1854, un vétérinaire français, Pierre Charlier, décrit une technique par voie vaginale, pour laquelle il a inventé des instruments spécifiques. La technique sera aussi testée sur la jument, avec moins de succès.
Je voulais vous présenter ici les instruments spécifiques et le mode opératoire employés lors de cette intervention :
Et une version plus récente, simplifiée par son inventeur :
Mode opératoire :
Une fois le dilatateur introduit dans le vagin, son extrémité bien calée dans le col de l’utérus, l’opérateur le déploie, en tournant la poignée. La plaque fenêtrée qui servira de guide pour l’incision est alors bien fixée au plafond du vagin. On écarte ensuite le vagin du rectum, et on perfore le plafond vaginal à l’aide de l’ovariotome, du perforateur, ou d’un simple bistouri à lame cachée.
L’ovaire est saisi entre l’index et le médius et amené dans le vagin. Là, on coupe le ligament suspenseur à l’aide des ciseaux, en prenant garde de ne pas léser les vaisseaux.
Puis, l’ovaire est serré dans la pince, qui est tournée lentement et régulièrement, jusqu’à la rupture complète des vaisseaux. A cette étape, on peut s’aider d’un poucier en acier, qui va accélérer la rupture.
On peut également remplacer la torsion avec la pince à ovaire par la section à l’aide de l’écraseur de Chassaignac. Le but étant toujours d’éviter l’hémorragie.
L’incision vaginale n’est pas suturée; elle cicatrise rapidement vu l’absence de tension.
Tous les dessins ont été empruntés au “Précis de chirurgie vétérinaire” de Peuch et Toussaint.