Le cheval barbe dans la cavalerie légère française au XIXe siècle : de l’apogée au déclin

Blandine HUSSER*

*Archiviste paléographe
10, rue Monsieur-le-Prince, 75006 PARIS
blandine.husser@gmail.com

À partir de l’expédition d’Alger en 1830, les militaires français acquièrent peu à peu la conviction que les équidés autochtones possèdent tous les critères requis pour un usage dans la cavalerie légère. Connu des Européens sous le nom de Barbe depuis plusieurs siècles, le cheval maghrébin représente un enjeu crucial pour l’armée d’Afrique. Il répond à des attentes très fortes héritées de l’expérience napoléonienne. En quelques décennies, l’Algérie voit la concrétisation d’une utopie militaire : la pleine maîtrise de la production du cheval de guerre par l’armée, de la sélection des reproducteurs à l’affectation des produits au sein des régiments. En France métropolitaine à l’inverse, le Service des remontes affronte tout au long du XIX e siècle l’Administration des Haras, et ne parvient pas à orienter la production en fonction de ses besoins. Pourtant, à l’exception d’une brève parenthèse sous le Second Empire, le Barbe reste cantonné aux régiments de cavalerie de l’armée d’Afrique, sans être adopté par les cavaliers de métropole. Ce fait étonnant s’explique par plusieurs facteurs, dont la concurrence de marché, les luttes intestines entre cavalerie de la métropole et celle d’Afrique, et la persistance de traditions telles que l’emploi systématique de mâles entiers.

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Bull.soc.fr.hist.méd.sci.vét., 2018, 18 : 31-54